Les pendentifs (chapitre 6)

Publié le par Emeline Pancarte

Les pendentifs (chapitre 6)

Bonjour tout le monde, et bienvenu(e) sur mon blog. Sans plus tarder, voici le sixième chapitre de ma nouvelle. Là, Maëlys touche à la fin de sa quête. La dernière pierre ne sera-t-elle pas celle de trop?

Chapitre 6 : « Enfin ! »

Afin de ne pas rester plus longtemps, j’avais mis les pierres dans une de mes poches, et les médaillons dans l’autre. Je comptais les réunir après une petite discussion. Je fis, donc, le trajet jusqu’à la rive la plus proche sans un mot, pour ensuite m’arrêter dans un village. Là, je m’arrêtais dans une auberge, m’assis sur une chaise de ma chambre, et sortir les médaillons.

« J’attends, dis-je sur un ton cachant une immense colère.

-Je…balbutia Odon en réponse…tu…quoi…c’est…tu attends quoi ?

-Ca fait plusieurs jours que vous voulez vous expliquer, repris-je encore un peu plus excédée. Alors vous crachez le morceau et maintenant !

-Tu la crois, ajouta Maur d’une vois tendue, tu crois Yeesha. Tu ne crois pas que dix ans ça nous a suffit ?!

-On ne te fera rien, enchaina Odon sur un ton plus gêné. Je sais que tu doute de nous. Mais, monstres ou non, on a de l’honneur. Et on te renverra dans ton monde comme promis. N’écoute pas ce que les gens disent, je t’en pris…

-Et l’es autres, le coupai je, qu’allez vous faire de ce monde ?

- Rien non plus, rétorqua Maur, comment il faut qu’on te le dise !

-Comment puis-je vous faire confiance, leur demandai-je ensuite.

-Tu ne peux pas, répondit sobrement Odon laissant couler une larme sur la joue. »

Son regard me fit perdre tous mes repères. Avant cela, j’étais bien décidée à hurler toute la nuit. Mais ses yeux, qui, à la base, devaient être ceux d’une bête sanguinaire, me touchèrent en plein cœur. Les nerfs à fleur de peau, je laissai finalement tomber mes coudes sur mes genoux pour fondre en larmes. Je ne savais plus où j’en étais. Pour la première fois de la vie, mes émotions me tiraillaient, et me torturaient. J’avais ouvert en moi un coffre, qui renfermait dans choses comme la colère, le peur, le remord, la tristesse, l’amour.

Les deux frères tentèrent bien de me consoler. Mais, épuisée, je jetai les pendentifs contre le mur face à moi, en leur hurlant de se taire. Et je continuai à pleurer. J’étais partie pour la nuit.

Je restai, ensuite, sur cette chaise pendant deux jours, pour réfléchir. Je ne pouvais pas continuer sans avoir, réellement, jaugé le danger auquel je m’exposais. D’un coté, j’avais les dirigeants de ce monde qui me tueraient, s’ils me découvraient. Et de l’autre, j’avais deux frères, qui paraissaient sincères, mais qui avaient un passé sombre. Pour survivre, je pouvais me faire passée pour une mage. Et, ainsi, j’éviterais l’exécution. Mais cela signifierait abandonner, à jamais, toute idée de retour dans mon monde. Pour ce qui était des deux frères, leur culpabilité passée devenait de plus en plus plausible dans ma tête. J’éliminai donc la thèse de l’emprisonnement injuste. Alors, il ne me restait plus que deux hypothèses à leur sujet. Soit ils avaient changés, soit ce n’était pas le cas. Mais des âmes aussi sombres pouvaient elles vraiment changer ? J’admets que je doutais, moi-même, de mon discours de l’autre jour. Mes doutes sur leurs capacités à changer persistaient. Mais, après tout, moi, j’avais changé. J’étais devenue plus humaine. Alors pourquoi, eux, n’auraient-ils pas pus faire pareille ? Après de longues digressions, je me décidai, enfin, à jouer le tout pour le tout. Je me levai, et je pris les pendentifs, mais je tenais à leur dire quelque chose avant de continuer.

« Que ce soit bien clair, dis-je sur un ton secoué, je vais trouver les dernières pierres, et je vais vous libérer comme convenu. Mais si vous me mentez, je ne pourrai surement pas vous arrêtez. J’essayerai malgré tout. Et je ne mourrais pas sans avoir fait de gros dégâts. Est-ce bien clair ?

-Maëlys, reprit Odon sur un ton doux, calme toi. On ne fera rien de tout ça. Mais, si tu y tiens, c’est compris. »

Une fois cela dit, je parvins à me détendre pour reprendre la route. Cette fois, Maur et Odon perçurent deux pierres plus au sud, au milieu d’immenses plaines. Les traverser me prit plus de cinq jours. Mais ces étendues étaient bien plus accueillantes, que les précédents endroits que j’avais visités. Les prédateurs s’y faisaient peu nombreux. Mais les petits animaux étaient légion, si bien que trouver de quoi manger était très simple. Le seul point négatif était que l’eau se faisait rare. Mais j’avais prévu le coup, en n’en apportant avec moi.

Malgré cela, quelque chose m’inquiétait. Je me sentais suivie, et c’était le cas. Une femme dans la fleur de l’âge m’épiait. Mais, le plus étrange, c’était que sa tête me disait quelque chose. A chacune de mes tentatives pour la coincer, elle s’éclipsait, sans que je ne puisse rien y faire. Ca me rendait folle. Elle m’espionna également dans les plaines. Mais, au bout d’un moment, elle s’arrêta. Un peu plus loin, je découvris un gigantesque manoir sombre, qui dénotait ténébreusement avec la luminosité des plaines.

J’aurais préféré ne pas avoir à y rentrer. Seulement, à ma plus grande tristesse, les deux frères m’informèrent que les pierres étaient à l’intérieur. Je montai donc les escaliers de l’entrée d’un pas lourd et déterminé. Ensuite, j’avançai une main vers la poignée de porte. Mais cette dernière s’ouvrit toute seule, laissant un bruit sourd raisonner dans tous le bâtiment. A l’intérieur, tout était d’une obscurité malsaine. Au fur et à mesure que j’avançais, armes à la main, j’entendais des cris stridents tout autour de moi. Mais il n’y avait rien. Je m’efforçais de grader mon calme. Mais je le perdis très vite.

Je me mettais à tirer partout, au moindre bruit. Je sentais des présences, devant, derrière, à droite, à gauche. J’étais tétanisée. Je perdais la raison. J’avais peur, si peur que la seule chose qui importait était de fuir. Le planché grinçait. Des portes claquaient Des cris retentissaient. Le tout, dans une mélodie funèbre et lugubre. J’avais l’impression d’être dans l’entre du Diable. Mon âme était à deux doigts de craquer. Le manoir avait ma raison entre ses mains. Et, à chacun des ses éternuement, mon cœur se contractait et l’air me manquait.

Mon ennemi attendit que je m’épuise pour se montrer. Et, bien entendu, il profita de ma panique pour m’attaquer. Il s’approcha dans mon dos, et me blessa à la hanche, sur le coté gauche, laissant tomber un long filé de sang sur le sol. Je me tournais pour voir mon agresseur. Mais il n’y avait personne. De nouveau, je sentis une lame osseuse s’enfoncer dans ma jambe droite. Je fis donc un autre demi-tour sur moi-même, pour encore voir qu’il n’y avait personne. J’étais terrifiée, et je sentis un cruel manque d’efficacité de la part de mes yeux. Je ne voyais rien. Rien, mais la douleur était bien là, elle. Je reçu ainsi trois autres coups, sans pouvoir rien faire. Puis, une voix aigue et crispante sortit de l’ombre.

« Tu peux encore fuir, dit-elle, mon maitre est bien trop puissant pour toi. Alors, si tu veux vivre, fuit. C’est ta seule échappatoire.

-Qui es-tu ?demandai-je entre deux spasmes de douleur. Et qui es ton maitre ?

-Je suis Katran, répondit la voix, une harpie invoquée par mon maitre Atrus, le plus grand nécromancien de ce monde. Maintenant, dégage !

-Et si je refuse ?demandai-je d’un ton arrogant.

-Dans ce cas, répondit une autre voix, je te tuerais !!! »

Puis, le silence regagna les lieux, silence que je brisai d’un grand hurlement. Une douleur aigue me prit dans l’abdomen. Baissant les yeux, je vis une épaisse lame en sortir. Il m’avait transpercée. Sans pouvoir résister, je m’effondrai ensuite par terre.

« Je le savais, ajouta la voix qui devait être celle d’Atrus sur un ton hautain, je le savais que tu n’étais qu’une humaine.

-Qu’…Quoi, demandai-je ?

-La peur, répondit-il, c’est une chose très rare dans ce monde. En temps normal, je suis obligé de redoubler d’effort pour la trouver chez mes visiteurs. Mais, toi, tu y as succombé en quelques secondes, comme le ferait une personne de ton monde. Les humains sont vraiment pathétiques ! »

Comment pouvait-il dire cela ? Son dédain, son arrogance, le moindre de ses geste me donnait la rage. Mon instinct se réveilla alors, et mon corps n’obéissait plus à mon âme. Ce dernier se releva, et mes yeux se fermèrent. Sans que je puisse expliquer pourquoi, ma peur avait disparue, et je les voyais. Ils étaient cinq. Atrus était juste derrière moi. Katran, elle était sur ma gauche, avec un fantôme. Pour finir, sur ma droite se trouvait un vampire et une goule.

La harpie, le vampire et la goule semblaient être les plus vulnérables. Je dégainai donc pour leur tirer dessus, tout en évitant les attaques d’Atrus. Très vite, la harpie, la goule et le vampire tombèrent. Par chance, ils étaient vulnérables aux balles, ce dont je doutais. Fou de rage, Atrus augmenta la cadence de ses attaques. Mais rien n’y fit : mon corps évitait tous par instinct. Pour m’occuper du fantôme, mon pouvoir du temps fit l’affaire. Je lui fis remonter le temps, lui redonnant ainsi son corps, ce qui me permit de le tuer aisément.

Sans monstre, Atrus perdit de sa puissance. Mais il n’en restait pas moins redoutable avec son épée d’os. Cela me poussa à le tuer sans sommation. Je n’allais pas tenir longtemps avec mes blessures. D’un mouvement souple, je me tournais pour l’abattre, et tout ce passa bien. Une fois cela fait, je récupérai les pierres dans une bourse attachée à sa ceinture. Je laissai ensuite mon corps s’écrouler en soupirant « Enfin ! ».

Voilà voilà. Merci pour votre attention. N'hésitez pas à partager la blog et à commenter les articles. Sur ce, à demain pour un nouveau chapitre ! :)

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