Les pendentifs (chapitre 8)

Publié le par Emeline Pancarte

Les pendentifs (chapitre 8)

Bonjour, et bienvenu(e) sur mon blog. Comme promit, voici, ici, la suite de ma nouvelle. Là, Maëlys, suivant Odon, tombera face à bien des mystères. L'un d'entre eux va-t-il tomber?

Chapitre 8 : « C’est ma fille. »

Le trajet fut court : Odon pouvait facilement déplacer Maur et sa prison de glace, grâce à ses pouvoirs. Néanmoins, ce dernier semblait marcher à reculons. Très vite, il me confia qu’il redoutait l’accueil, qui leur serait réservé. Il me rappela aussi que c’était leur père qui les avait vaincus et enfermés. Alors, il craignait qu’il fasse de nouveau pareille, et ce sans écouter ce qu’il avait à dire. Il ne me le dévoila pas. Mais je pense qu’il était, aussi, crispé à l’idée de revoir son père, et d’avoir à faire profil bas.

Son père, Eron des Maldir, habitait à l’ouest, dans un grand domaine de plus de tentes hectares. C’était l’un des trois mages les plus puissants de l’Egres, l’héritier des Maldir. Sa famille excellait dans le contrôle de la glace ainsi que celle du feu. Lui, il était le seul à pouvoir maitriser les deux. Normalement, les membres de cette famille ne contrôlaient qu’un seul des deux. Sa propriété se trouvait à un endroit qui concentrait les plus grands mages des trois familles : les Maldir, les Rio, et les Ouragui. Les Rio, eux, contrôlaient l’eau ainsi que le poison. Ils avaient à leur tête Fida des Rio, une femme contrôlant le poison comme personne. Mais elle était, souvent, soupçonnée de tromperie par son mari. Enfin, les Ouragui, menés par Elem des Ouragui, un excellant mage de la terre aux penchants trop vaniteux, étaient la famille de la terre et de l’air.

Avant les évènements des démons bleu pourpre, la famille des Maldir étaient les plus influant de tout l’Egres. C’était grâce à leur chef, le seul à maitriser deux éléments. Mes les agissements des deux frères héritiers avait entachés leur noms à jamais. Odon craignait que son père lui en veuille toujours, ce qu’il aurait lui-même comprit. Et ce fut le cas.

A notre arrivée devant le grand portail de ses terres, nous fûmes endormis par des flèches enduites de somnifères. A notre réveil, nous étions emprisonnées dans des cages séparées. Notre premier réflexe fut de vouloir des détruire. Mais le maillage de métal, utilisé pour les barreaux, avait la faculté de dissiper tous les sorts. Nous étions donc bloqués. Très vite, deux personnes entrèrent dans la salle où nous étions. Un vieil homme, et une femme du même âge. C’était celle qui me suivait dans les plaines. Je ne comprenais plus rien.

« Fils, dit froidement l’homme en s’adressant à Odon.

-Père, répondit ce dernier le visage blême. Je me doutais que vous ne seriez pas très heureux de me voir. Mais, les cages de Dénésis, quand même.

- Rien n’est assez pour t’arrêter, reprit le père. Tu as sut le prouver à plusieurs reprises. Quant à ton amie, c’est une simple sécurité.

-C’est une humaine, ajouta Odon sous mon regard désapprobateur. Je sais que tu peux le sentir. Alors, je répète. Pourquoi l’enfermer ?

-Tu t’entoure de personne que tu ne connais pas assez, fils, répondit-il sur un ton qui se voulait ironique. Ce n’est pas qu’une humaines.

-Quoi, s’interrogea Odon ?

-C’est ma fille, répondit la vieille femme. »

Cette annonce résonna en moi, me laissant perplexe. Je n’ai jamais eux de parents. A ma naissance, ma mère m’avait abandonnée, mon père et moi. Cela poussa ce dernier à boire, encore et encore, si bien qu’il en mourut. Je n’avais que six ans à sa mort. Pendant longtemps, j’ai espéré que ma mère revienne. Mais j’avais vite arrêté. J’avais perdu tout espoir. Et, la retrouver, ici, était la dernière chose à laquelle je m’attendais. Le pire, c’est que je voulais la retrouver. Mais, en même temps, je ressentais, envers elle, une rancœur si forte, que je ne pouvais pas me réjouir.

« La fille Rio, murmura Odon, songeur. Ca explique tous…

-Comment, hurlai-je en me jetant sur les barreaux, comment tu as pus faire ça ! Pourquoi, pourquoi tu reviens après vingt ans ! Je n’ai pas besoin de toi !

-Je ne me serai jamais remontré, si tu n’étais pas venu dans ce monde, répondit sobrement ma mère. Mais, quoi que tu puisses en dire, votre présence ici montre bien que vous avez besoin d’aide.

-Alors dites, reprit Eron, qu’on en finisse. Racontez nous tout, et peu être qu’on vous laissera sortir. Maur piégé dans la glace ne doit pas être étranger à votre problème. »

Nous nous résignâmes donc à obéir. Nous accédâmes ensuite à leur requête, en reprenant tous depuis le début. Nous leur demandâmes, ensuite, de nous laisser aller à la bibliothèque des Maldir. C’était afin de mettre à exécution notre plan pour sauver Maur. Tout était simple. Il me fallait mettre le médaillon de la prison glacée. Guidée par Odon et les livres des Maldir, je devais ensuite retrouver l’âme de Maur. Et, une fois cela fait, Odon devait me ramener, et ce en repositionnant les quatre pierres sur le médaillon. Toutefois, ma mère refusa. Elle prétextait que c’était trop dangereux. De son coté, le père d’Odon refusait de libérer son fils, avant d’être sûr de pouvoir lui faire confiance du moins.

« Que peut-on faire pour vous convaincre, demandai-je d’une voix très sérieuse ?

-Je, répondit ma mère d’une voix peu assuré, je ne sais pas. Ce n’est pas la question. Je refuse que tu y aille. C’est…

-Un combat, ajouta brutalement le père d’Odon, deux combats. L’un m’opposera à mon fils, et un autre t’opposera à ta mère. »

A ses mots, le regard de ma mère perdit toute confiance, et Odon devint fébrile.

« Père, reprit ce dernier, est-ce, vraiment, indispensable ?

-Nous reviendrons dans quelques heures, répondit Eron sens prendre la peine de l’écouter, profitez en pour récupérer. »

Et les deux chefs de familles partirent, nous laissant seuls avec nos songes. Je n’en revenais pas. J’étais la fille d’une des trois grandes familles. C’était du délire. Depuis tout ce temps, je vivais dans l’ignorance. Je ne savais même pas qui j’étais réellement. Mais tout savoir n’était pas, forcément, mieux. Je me sentais tiraillée entre deux mondes. En même temps, j’avais l’impression de n’être à ma place dans aucun des deux. Avec cela se mêlait l’appréhension du combat, sentiment qui semblait également tenir Odon. Il était bien mieux placé que moi pour savoir ce qui nous attendait.

« Qu’est ce qu’ils nous réserve, lui demandai-je une fois seuls, à ton avis ?

-Faut voir, me répondit-il. Si mon père garde son calme, il est probable qu’ils nous jugent sur nos agissements lors du combat, et non sur l’issue. Par contre, s’il se laisse emporter, ils nous jugerons uniquement notre force, et rien de plus. Dans ce cas, on n’a aucune chance. Même à deux contre mon père, on ne pourrait pas gagner. Alors si ta mère s’en mêle… Mais il y a autre chose que je ne peux pas anticiper, ajouta-t-il après un petit silence. C’est la réaction de ta mère nouvellement retrouvée. Je ne la connais pas assez pour ça.

-Ce n’est pas exactement les retrouvailles que j’espérais, repris-je. Je suis désolé de t’avoir mentis. Mais je n’avais aucune idée que…

-Ne t’en fait pas, me coupa-t-il. Ce n’est pas grave. Oublie ça, et essai de te reposer. On va en avoir besoin. »

Quelques heures plus tard, ma mère et son père repassèrent la même porte, et ouvrirent nos cages. A peine sortis, nos adversaires respectifs nous attaquèrent, avec une violence sans précédant. Ils ne nous laissaient pas le choix. En faisant cela, il voulait gommer toute retenue de notre esprit. Et le résultat fut comme ils l’espéraient.

Malgré cela, Odon avait raison : ils étaient bien plus forts que nous. Alors nous perdîmes vite pied. Ma mère, elle se retenait. Elle prenait soin d’être, toujours, légèrement plus puissante. C’était comme si elle voulait me pousser dans mes derniers retranchements. De son coté, le père Maldir faisait bien moins de sentiments. Il débordait littéralement son fils. Le combat continua ainsi durant plusieurs minutes, au bout desquelles ma patience lâcha.

Je ne pouvais pas abandonner Odon. Il était bien trop en difficulté. Et, étant donné que ma mère ne voulait pas me submerger, je pouvais me permettre d’aller l’aider. Je le fis donc, sans attendre, et ce, en contrant une attaque de son père. Le problème était que ma mère en profita, pour passer à la vitesse supérieure. Seulement, je ne pouvais pas contrer deux attaques en même temps. Heureusement, Odon put contrer l’attaque de cette dernière. Ce qui se passa ensuite, je ne sais pas ce que c’était, même aujourd’hui. Nos âmes brulaient de concert. La texture de mon poison devint cristalline, et la glace d’Odon prit une tinte saphir.

Par la suite, le combat prit un tournant inattendu. Toutes nos attaques dansaient les unes avec les autres. C’était comme si elles s’unissaient, et ce, sans même avoir à se concerter. Je savais ce qu’Odon attendait de moi, sans même qu’il n’ait à me le dire. Et il faisait ce que je voulais. C’était une sensation très étrange, comme une sensation de fusion intense. Et cela fut si efficace, que les deux chefs de familles mirent fin au combat. Ils souhaitaient savoir si notre attitude en pleine bataille était altruiste et juste, qualités prouvant, pour eux la bonté d’un être. Ce fut le cas. Ils acceptèrent alors de nous aider, ainsi que de nous laisser sortir. Mais nous sentions bien qu’ils comptaient nous garder à l’œil.

Voilà voilà, merci pour votre attention. N'hésitez pas à partager le blog ainsi qu'à commenter les articles. Sur ce, bonne journée, ou soirée, et à demain pour le chapitre suivant ! :)

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